• De retour du Sénégal et pour la première fois en Afrique, j'ai du mal à me faire à la vie parisienne. Il va me falloir du temps pour digérer les informations et les sensations que j'ai emmagasinées pendant ce séjour. La première : les Sénégalais n'ont rien. Ils travaillent pour pouvoir au jour le jour se procurer la nourriture qui leur permettra de survivre pour ... une journée. De retour à Paris, nous ne parlons que consommation. Là-bas il  n'y a rien. Nos préoccupations sont très éloignées des leurs. Le mot tant employé dans le monde occidental de "crise" les fait doucement sourire. Pouvons-nous vivre dans une telle indifférence ? Avant mon départ, le docteur auquel j'ai rendu visite qui avait officié deux ans à Dakar m'a dit que des gens mourraient de faim à Dakar. Le sourire des enfants, la gentillesse des Sénégalais n'en laissent rien percevoir. Une fois de retour nous avons décidé de faire quelquechose. L'idée doit être développée. Il y a TOUT à faire. Par quoi commencer ? Les enfants jouent avec des boites de conserve vides, les pieds nus. Ils s'arrêtent soudain, vous sourient et tout la beauté du monde se lit dans leurs yeux. Mes yeux étaient remplis de larmes. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi nos sociétés si riches ne donnent-elles pas assez pour que les enfants puissent arrêter de mourir tout simplement ? Ne sommes-nous pas en tant qu'êtres humains tout simplement responsables de la misère d'autres êtres humains ? Jusqu'à présent je n'avais été témoin de ce désespoir que via les media. Je crois que d'avoir rencontré ces gens, ces enfants, qui jamais ne pourront sortir du continent africain et qui jamais ne pourront accéder à ce que nous pensons être un droit, le confort, m'aura changé.


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