• Changer de métier suite

     

    Il est donc difficile de s'établir en freelance et d'envisager de tourner la page pour se retrouver du jour au lendemain convertie en superwoman jonglant entre ses casquettes de femmes d'affaires, de comptable, de secrétaire, de stratége en marketing, de gestionnaire avérée, et autres métiers qui  ne tarderont pas à apparaître au fil de l'eau. 

    Effectivement ce "fermage de porte", ce "tournage de page, "cette prise de tournant" est extrêmement difficile à entreprendre. Il faut assurer, être sure de soi, ne pas avoir peur de suivre des formations afin de remédier à ses lacunes, avoir la foi, être son propre manager, se gérer, etc, etc... Sans oublier de garder le sourire.

    A moins d'être un moine tibétain versé en zénitude, on ressent rien qu'à l'idée de se lancer une légère appréhension. Et si je n'avais pas de clients ?

    En y repensant une deuxième fois, la peur diffuse que l'on peut éprouver à l'idée du changement que l'on envisage est cependant plus liée à l'idée de quitter le groupe, quitter le nid qu'à celle de prendre le taureau par les cornes d'un point de vue strictement professionnel.

    Pourtant les collègues sont insupportables, le chef tape sur les nerfs avec une régularité de métronome, les lundis sont durs à gérer, les sauts du lit encore plus délicats, le café infecte, le métro bondé de gens qui tirent une tête longue comme un jour sans pain, et tutti quanti...

    Pourquoi avoir peur de mettre un terme à ces journées que rien ne différencie les unes des autres, à ces soirées où exténuée on se dit qu'il ne s'est vraiment rien passé qui ne vaille la peine durant nos huit heures de bureau, à la tristesse éprouvée de n'avoir pas pu avoir la possibilité ne serait-ce que d'être libre et de profiter du soleil ?

    Depuis notre naissance, nous les êtres humains sommes habitués à évoluer dans un cadre bien défini. Je me suis demandée depuis combien de temps exactement j'étais soumise à des horaires imposées. En fait depuis mon premier jour de maternelle, à l'âge de trois ans. Depuis ce fameux premier jour de maternelle, je me lève car c'est l'heure. L'heure de prendre son petit-déjeuner (à l'époque si je me souviens bien il s'agissait de chocolat chaud et d'une tartine beurrée) puis l'heure de prendre sa douche (ou l'équivalent lorsque l'on a trois ans), se dépêcher pour ne pas être trop en retard, etc etc. Puis vient l'heure du déjeuner à la cantine et rebellote. Arrivée à l'âge de 40 ans, cela fait exactement 37 ans que je suis "sous" horaires. Ce qui signifie que depuis exactement 37 on m'impose des contraintes d'horaires sur lesquels je n'ai absolument pas mon mot à dire.

    Or il s'agit quand même de ma vie. Personne n'a l'air de remettre ce fait en cause.

    Comment, par conséquent, rester cool au moment de prendre son envol, au moment de quitter ce monde de contraintes et de penser que l'on est libre de faire ce que l'on veut quand on le veut ? Il faut tourner le dos à toute une vie d'habitudes. Dans notre vie, étapes après étapes, maternelle, école primaire, collège, lycée, université, entreprise, nous nous conformons aux horaires en vigueur. On mange même si l'on n'a pas faim à midi parce que c'est midi, on se lève le matin même si l'on est du soir, on part du travail alors que l'on est dans son moment le plus productif, on travaille alors que notre corps exige sa petite sieste.

    Non il n'est pas facile de s'affranchir de toute une vie de contraintes.

     


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