• Le temps passé à travailler est du temps de perdu pour l'esprit. Il s'agit de résoudre des problèmes, faire avancer les choses, composer des attitudes qui conviennent et mettre un frein à sa spontannéité, composer avec les autres et se perdre un peu. Dans quel but peut-on se demander ? Personne ne se pose réellement la question. Il faut simplement gagner sa vie. Pourtant lors de mes études à l'université j'ai eu la chance de rencontrer un prof qui m'a profondément touchée. Et durablement touchée. Il interrogeait tout sans cesse.

    Ensuite une fois sortie de l'université, une fois la porte d'un premier bureau franchie, une fois son premier bulletin de paie reçu, se repose-t-on jamais la question : dans quel but ? Gagner sa vie bien sûr. Ne pas travailler est-ce donc la perdre ?

    Je voudrais dans mon blog, si mon travail de la journée me le permet, faire part de mes questionnements, de ce que j'ai compris, des connaissances et des expériences que j'ai pu amassées. Après tout si je n'avais pas rencontré mon prof, serais-je la même aujourd'hui ?


  • De retour du Sénégal et pour la première fois en Afrique, j'ai du mal à me faire à la vie parisienne. Il va me falloir du temps pour digérer les informations et les sensations que j'ai emmagasinées pendant ce séjour. La première : les Sénégalais n'ont rien. Ils travaillent pour pouvoir au jour le jour se procurer la nourriture qui leur permettra de survivre pour ... une journée. De retour à Paris, nous ne parlons que consommation. Là-bas il  n'y a rien. Nos préoccupations sont très éloignées des leurs. Le mot tant employé dans le monde occidental de "crise" les fait doucement sourire. Pouvons-nous vivre dans une telle indifférence ? Avant mon départ, le docteur auquel j'ai rendu visite qui avait officié deux ans à Dakar m'a dit que des gens mourraient de faim à Dakar. Le sourire des enfants, la gentillesse des Sénégalais n'en laissent rien percevoir. Une fois de retour nous avons décidé de faire quelquechose. L'idée doit être développée. Il y a TOUT à faire. Par quoi commencer ? Les enfants jouent avec des boites de conserve vides, les pieds nus. Ils s'arrêtent soudain, vous sourient et tout la beauté du monde se lit dans leurs yeux. Mes yeux étaient remplis de larmes. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi nos sociétés si riches ne donnent-elles pas assez pour que les enfants puissent arrêter de mourir tout simplement ? Ne sommes-nous pas en tant qu'êtres humains tout simplement responsables de la misère d'autres êtres humains ? Jusqu'à présent je n'avais été témoin de ce désespoir que via les media. Je crois que d'avoir rencontré ces gens, ces enfants, qui jamais ne pourront sortir du continent africain et qui jamais ne pourront accéder à ce que nous pensons être un droit, le confort, m'aura changé.


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    Il est donc difficile de s'établir en freelance et d'envisager de tourner la page pour se retrouver du jour au lendemain convertie en superwoman jonglant entre ses casquettes de femmes d'affaires, de comptable, de secrétaire, de stratége en marketing, de gestionnaire avérée, et autres métiers qui  ne tarderont pas à apparaître au fil de l'eau. 

    Effectivement ce "fermage de porte", ce "tournage de page, "cette prise de tournant" est extrêmement difficile à entreprendre. Il faut assurer, être sure de soi, ne pas avoir peur de suivre des formations afin de remédier à ses lacunes, avoir la foi, être son propre manager, se gérer, etc, etc... Sans oublier de garder le sourire.

    A moins d'être un moine tibétain versé en zénitude, on ressent rien qu'à l'idée de se lancer une légère appréhension. Et si je n'avais pas de clients ?

    En y repensant une deuxième fois, la peur diffuse que l'on peut éprouver à l'idée du changement que l'on envisage est cependant plus liée à l'idée de quitter le groupe, quitter le nid qu'à celle de prendre le taureau par les cornes d'un point de vue strictement professionnel.

    Pourtant les collègues sont insupportables, le chef tape sur les nerfs avec une régularité de métronome, les lundis sont durs à gérer, les sauts du lit encore plus délicats, le café infecte, le métro bondé de gens qui tirent une tête longue comme un jour sans pain, et tutti quanti...

    Pourquoi avoir peur de mettre un terme à ces journées que rien ne différencie les unes des autres, à ces soirées où exténuée on se dit qu'il ne s'est vraiment rien passé qui ne vaille la peine durant nos huit heures de bureau, à la tristesse éprouvée de n'avoir pas pu avoir la possibilité ne serait-ce que d'être libre et de profiter du soleil ?

    Depuis notre naissance, nous les êtres humains sommes habitués à évoluer dans un cadre bien défini. Je me suis demandée depuis combien de temps exactement j'étais soumise à des horaires imposées. En fait depuis mon premier jour de maternelle, à l'âge de trois ans. Depuis ce fameux premier jour de maternelle, je me lève car c'est l'heure. L'heure de prendre son petit-déjeuner (à l'époque si je me souviens bien il s'agissait de chocolat chaud et d'une tartine beurrée) puis l'heure de prendre sa douche (ou l'équivalent lorsque l'on a trois ans), se dépêcher pour ne pas être trop en retard, etc etc. Puis vient l'heure du déjeuner à la cantine et rebellote. Arrivée à l'âge de 40 ans, cela fait exactement 37 ans que je suis "sous" horaires. Ce qui signifie que depuis exactement 37 on m'impose des contraintes d'horaires sur lesquels je n'ai absolument pas mon mot à dire.

    Or il s'agit quand même de ma vie. Personne n'a l'air de remettre ce fait en cause.

    Comment, par conséquent, rester cool au moment de prendre son envol, au moment de quitter ce monde de contraintes et de penser que l'on est libre de faire ce que l'on veut quand on le veut ? Il faut tourner le dos à toute une vie d'habitudes. Dans notre vie, étapes après étapes, maternelle, école primaire, collège, lycée, université, entreprise, nous nous conformons aux horaires en vigueur. On mange même si l'on n'a pas faim à midi parce que c'est midi, on se lève le matin même si l'on est du soir, on part du travail alors que l'on est dans son moment le plus productif, on travaille alors que notre corps exige sa petite sieste.

    Non il n'est pas facile de s'affranchir de toute une vie de contraintes.

     


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  • Lorsque l'on travaille en entreprise, on a très souvent envie de tout sauf de travailler en entreprise. Comment concevoir qu'un être humain normalement constitué puisse avoir toujours envie de se retrouver confiné huit heures durant avec des personnes qu'il n'a pas choisies ? Pourtant c'est bien ce qui se produit lorsque l'on signe son contrat de travail. On pense signer un contrat nous liant à l'entreprise X ou Y et nous engageant ainsi à accomplir X ou Y tâches. Or la première chose que l'on signe c'est un engagement à rester sans broncher dans un espace clos avec des personnes que l'on ne connaît pas.

    On apprend assez vite à connaître ceux qui nous entourent et que nous pouvons nommer nos collègues de travail. L'une de mes collègues a un problème d'oreille. Ce qui apparamment n'est qu'un problème anodin devient mon problème lorsque ne s'entendant pas émettre des bruits divers de dents et autres sifflements elle se met à boire son thé d'une façon si bruyante que je me vois dans l'obligation de le lui dire. Que faire face à son collègue qui met les doigts dans son nez toute la journée ? Et celui qui met son portable à fond et que l'on appelle toutes les deux heures ?

    Il y a bien sûr une solution --> travailler en freelance

    Mais sommes-nous prêt à le faire ? Ne sommes-nous pas conditionner pour vivre en groupe ? N'avons-nous pas peur de nous lancer ? Cela fera l'objet d'un autre post car la réponse n'est pas évidente...

    Pourquoi n'est-ce pas évident ?

     


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